L'impact de l'animation
Si durant de longues années, le cinéma d'animation a été victime de préjugés visant à le rabaisser, il est aujourd'hui devenu un élément important du cinéma international.
Jusqu'à il y a seulement une dizaine d'année, le dessin animé était d'une manière générale repoussé par le grand public, et ce, pour deux raisons principales. Premièrement, pour un bon nombre de personne, les films d'animations fûrent considérés comme un sous-produit, destiné seulement à des enfants de bas-âge. Ils se révèlaient donc inintéressant pour une majorité, préférant regarder un film avec de vrais acteurs. De plus, il paraissait plus "sérieux", "mature", d'aller voir un film plutôt qu'un dessin animé. Le studio Walt Disney, très gros producteur de dessin animé, va rapidement devenir l'emblème du dessin animé pour enfant, grâce à des films comme "Bambi", "Cendrillon" ou encore "Les 101 Dalmatiens".
Deuxièmement, le dessin animé a été souvent jugé comme trop violent. Cette critique visait principalement les dessins animés japonais des années 80-90, diffusés en France dans l'émission télévisée "Club Dorothée". Des séries comme "Ken le survivant", "Les chevaliers du zodiaque" ou "Dragon Ball Z" présentaient en effet une quantité assez importante de combats et de sang, allant jusqu'à choquer des parents, qui interdisaient par conséquent à leurs enfants de regarder la télévision.
Cette image donnée au dessin animé a bien heureusement beaucoup changé ces dernières années. Des oeuvres comme "Princesse Mononoké" et "Le Voyage de Chihiro" du réalisateur Hayao Miyazaki ont pu gagner la reconnaissance de l'animation japonaise par le grand public. Une grande diversité de dessins animés est maintenant disponible à la télévision, allant des dessins animés ludiques pour jeunes enfants comme "Franklin" et "Dora l'exploratrice", aux dessins animés pour adultes et adolescents, comme "South Park" et "Les Simpsons", qui n'hésitent pas à dénoncer et critiquer ironiquement des faits de société. On peut également constater l'arrivée au cinéma de films d'animations qui ne sont plus destinés seulement aux enfants, avec par exemple "Ghost in the Shell", "Renaissance" et "Les noces funèbres".
D'après un article du journal La Monde (du 13.06.06), le nombre d'entrées au cinéma réalisées en France a triplé entre 1997 et 2005, en passant de 6.7 millions à 18 millions, allant jusqu'à atteindre 15% des parts du marché. Par ailleurs, on peut constater que sur les cinq films ayant fait le plus d'entrées en 2006, deux sont des films d'animation (respectivement "l'Age de glace 2" et "Arthur et les minimoys" à la 3ème et 5ème place). Si une très grande majorité des dessins animés proposés est d'origine américaine, la part de dessin animé française augmente chaque année, proposant des productions originales sortant du lot, comme "Renaissance" ou "Les triplettes de Belleville". Bien qu'un film d'animation se rapproche de très près d'un film "classique", son atout principal est la créativité qui peut en ressortir. En effet, les créateurs pouvant s'affranchir de vrais acteurs et décors, ils n'hésitent pas à inventer des univers et personnages irréels. Par exemple, dans le récent "L'Age de glace 2", tous les protagonistes sont des animaux qui parlent comme le feraient des humains. Cette liberté totale en matière de création déclenche ainsi de la fascination chez le spectateur, qui peut assister à une histoire rocambolesque dans un univers aussi déjanté qu'enchanteur; et le tout, en mouvement, c'est à dire avec une immersion pouvant être beaucoup plus importante que dans une bande dessinée, par exemple. Cependant, force est de constater qu'aujourd'hui bon nombre de dessins animés sont réalisés en 3D, que nous allons aborder au chapitre suivant.